Que pensez-vous du terreau sans tourbe ? Il paraît que c’est plus écologique ?
• La réponse de Patrick Mioulane
Issue de l’accumulation de débris végétaux qui se sont partiellement décomposés dans des milieux humides et anaérobies (sans air), la tourbe est une « roche végétale » fossile, dont l’âge se situe entre 1 000 ans (tourbe blonde) et 5 000 ans (tourbe noire). Il s’agit donc d’une ressource naturelle difficilement renouvelable (environ 5 cm d’épaisseur par siècle). Par ailleurs, les tourbières représentant au moins la moitié des zones humides du globe, il s’agit d’écosystèmes fragiles et importants qu’il faut protéger.
La forte teneur en matières organiques de la tourbe, ses excellentes propriétés de rétention en eau, sa stabilité et son inocuité (pas de germes pathogènes), la font utiliser massivement dans la fabrication des terreaux (l’horticulture mondiale utilise annuellement environ 1,3 million de m3 de tourbe). Mais la difficulté de réimbiber une tourbe sèche n’en fait pas un constituant primordial pour les terreaux d’amateurs.
On trouve dans le commerce (Castorama, Falienor, Jardiland, Or Brun), des terreaux « sans tourbe » constitués d’écorces compostées, de fibre de coco, de compost vert.
Mon conseil : il faut éviter les terreaux qui contiennent de la fibre de bois dont les qualités agronomiques sont extrêmement faibles.
• En illustration : une tourbière exploitée en Allemagne du Nord et sa végétation spontanée
©Photo : www.map-photos.com – N. & P. Mioulane