COMMENT SE NOMME LE PREMIER ROSIER BUISSON À GRANDES FLEURS ?
Qu’est-ce qu’un rosier hybride de Thé et comment le reconnaître ?
Nés du croisement des roses Thé(Rosaxodorata), originaires de Chine, avec des hybrides remontants, variétés très populaires auxixesiècle, mais dont la plupart ont disparu, les hybrides de Thé sont aussi appelés : « rosiers buissons à grandes fleurs ». Au xixe siècle, les créateurs de roses (les obtenteurs) ont réalisé de nombreux croisements et sélections dans le but d’obtenir des variétés de rosiers qui produisent plusieurs fois dans l’année (rosiers remontants) mais surtout qui portent des fleurs tenant longtemps en vase et dont la forme soit aussi « parfaite que possible ». Le but était d’obtenir des roses d’une grande régularité facilitant leur commercialisation. C’est ainsi que naquit une nouvelle race de rosiers : les Hybrides de Thé qui marquait définitivement un changement de génération : les roses modernes étaient nées !
‘La France’ le premier rosier Hybride de Thé
La toute première variété du groupe des rosiers Hybrides de Thé se nomme : ‘La France’. Elle a été obtenue en 1867 par le pépiniériste français Jean-Baptiste André Guillot (1827-1893) que l’on surnommait « Guillot fils » pour le distinguer de son père Jean-Baptiste Guillot (1803-1882) fondateur de cette grande lignée de rosiéristes lyonnais. ‘La France’ est née du croisement accidentel de l’hybride remontant ‘Mme Victor Verdier’ avec la rose thé ‘Mme Bravy’, création de ou avec un semis de ‘Mme Falcot’.
Un comité de cinquante rosiéristes, réunis à Lyon en juin 1867 pour juger plus de mille variétés nouvelles obtenues en France, a considéré ‘La France’ comme le représentant une nouvelle race de roses : les hybrides de thé. C’est donc un rosier « historique » qui a pour principales caractéristiques : un feuillage élégant, une floraison généreuse et des boutons pointus donnant des fleurs turbinées qui remontent bien.
‘La France’ forme un buisson érigé de vigueur moyenne qui mesure environ 1 m de haut. Chaque pousse porte en juin, puis en septembre un bouton pointu composé de plus de soixante pétales, qui s’épanouit en corolle globuleuse d’au moins 10 cm de diamètre. D’un rose lilas satiné aux pétales ourlés de reflets argentés, la fleur embaume d’un parfum sucré et poudré. Une exposition très ensoleillée est requise pour obtenir une floraison optimale.
Les hybrides de thé à la recherche de la perfection
Pendant plus d’un siècle, les rosiers hybrides de thé sont devenus les plus populaires et ont conquis le monde. Ce sont des arbustes aux rameaux dressés ou des petits grimpants un peu raides, le plus souvent uniflores (une seule fleur portée au bout d’une longue tige). Le feuillage abondant est vert moyen à vert foncé, lisse et souvent brillant. Les fleurs doubles, en coupes turbinées, étaient à l’origine très parfumées, mais en recherchant la perfection des formes, les rosiéristes ont petit à petit perdu cette qualité dans leurs créations.
Après avoir obtenu des fleurs aux lignes presque parfaites, les rosiéristes travaillèrent au xxe siècle à en élargir la palette de couleur. En effet, les tons jaunes ou orange vif manquaient chez les premiers hybrides de Thé.
De nouvelles générations de rosiers plus « nature »
Aujourd’hui la création des hybrides de thé évolue vers des buissons touffus et compacts, aux fleurs aussi belles et aussi parfumées que celles des rosiers anciens, mais très remontants et résistants aux maladies. En raison de leur génétique très complexe, on les qualifie « d’hybrides modernes ». Leur aspect plus « naturel » est principalement dû au fait que leurs fleurs sont réparties sur de courts rameaux secondaires tout au long des branches principales, au lieu d’être portées au bout de longues tiges uniflores.