LE CORYLOPSIS, UN FAUX NOISETIER QUI FÊTE LA FIN DE L’HIVER
Faisant partie des arbustes précoces les plus spectaculaires, le Corylopsis est malheureusement peu présent dans l’assortiment des jardineries. Pourtant, cet arbuste peu encombrant, qui fleurit parfois dès la fin février si l’hiver s’est montré clément, peut être cultivé avec succès dans tous les jardins car il se montre peu exigeant. Ce n’est pas une plante de France, mais une Asiatique tout à fait rustique et qui a tout pour égayer le jardin. Nous vous proposons d’en découvrir tous les aspects, ainsi que ses petits secrets…
Appartenant à la famille des Hamamelidaceae, ce qui en fait bien sûr un cousin des Hamamelis, mais aussi des Fothergilla, Liquidambar, Loropetalum et Parrotia, le genre Corylopsis a été créé en 1836 par le binôme de botanistes allemands : Philipp Franz Balthasar von Siebold (1796 – 1866), et Joseph Gerhard Zuccarini (1797 – 1848). La nomenclature officielle reconnaît aujourd’hui 25 espèces de Corylopsis. Ce sont des arbustes ou des petits arbres caducs, qui vivent dans les bosquets, les taillis et les zones boisées de l’est de l’Himalaya, de Chine, de Taïwan et du Japon.
Un faux noisetier des plus élégants
Le nom Corylopsis dérive du grec korylos qui désigne le noisetier et opsis, apparence, allusion aux feuilles de certaines espèces qui ressemblent beaucoup à celles du noisetier. Les Britanniques appellent d’ailleurs cet arbuste le noisetier d’hiver. Naissant toutes plissées et parfois ombrées de rose, les feuilles du Corylopsis sont alternes, simples, ovales, dentées, hérissées de soies sur les bords. Vert vif durant la période de végétation, elles, passent au jaune orangé avant de tomber en automne.
Une floraison éclatante et très précoce
À la fin de l’hiver ou au tout début du printemps, juste avant que les feuilles, apparaissent, le Corylopsis épanouit une abondance de grappes pendantes composées de six à vingt fleurs campanulées, jaunes et très légèrement parfumées. Le calice, de même couleur, se maintient plus longtemps que les pétales, ces derniers tombant après une quinzaine de jours environ.
Plantez le Corylopsis sous un ombrage léger
Le Corylopsis fait preuve d’une excellente rusticité, mais les fleurs peuvent souffrir des gelées tardives dans certaines régions. Dans les zones au climat continental, il est donc préférable de l’installer au pied d’un mur bien exposé ou d’une haie abritée.
Le Corylopsis se plaît à mi-ombre, dans un sol fertile, frais mais bien drainé, de préférence légèrement acide. Incorporez à la terre d’origine un amendement organique et du terreau lors de la plantation, mais ne le cultivez pas en terre de bruyère pure (trop pauvre). Chaque année, juste après la floraison, le Corylopsis appréciera un apport d’engrais pour plantes de terre de bruyère. Ensuite, paillez le sol avec du compost ou des écorces de pin, pour maintenir une certaine fraîcheur et entretenir l’acidité. Arrosez le sol avec un produit antichlorose si les feuilles du Corylopsis jaunissent.
La taille, qui consiste à éliminer les rameaux en surnombre et mal placés, se pratique aussitôt après la floraison, mais elle est rarement nécessaire. Autre point fort et non des moindres du Corylopsis, il n’est menacé par aucun ennemi ou maladie spécifique.
Corylopsis glabrescens, un bel arbuste au port épanoui
Originaire du Corée et du Japon, ce vigoureux arbuste au port étalé qui, après 20 ans, atteint 5 m de haut et de large. Il porte en avril de très gracieuses grappes pendantes de 4 à 5 cm de long, composées de fleurs jaune pâle, légèrement parfumées, de 1 à 2 cm de long.
Contrairement à celles de la plupart des autres Corylopsis, les feuilles sont dépourvues de pilosité, d’où le nom de l’espèce. Il existe quelques cultivars (peu répandus) tels : ‘Chimes’, ‘Cholipo’ ou ‘Lemon Drop’.
Corylopsis pauciflora l’espèce de référence et la plus cultivée
Ne dépassant guère 1,50 m de haut, mais pouvant s’étaler sur plus de 2 m, cet arbuste buissonnant est originaire du Japon (Honshu) et de Taïwan. Dès le mois de mars, il porte, sur les rameaux d’un an et plus, une abondance de grappes de fleurs pendantes, de 1 à 3 cm de long, jaune pâle. Cette générosité de floraison vient contredire la justesse du nom d’espèce, pauciflora signifiant : qui porte peu de fleurs. Suivent des feuilles, ovales, de 4 à 7 cm de long, vert vif, souvent teintées de rose ou de bronze à l’ouverture, surtout chez les jeunes sujets.
Corylopsis sinensis une couleur plus tonique
Originaire de Chine, ce vigoureux arbuste à port épanoui, qui atteint 4 m de haut et de large, est souvent confondu par les pépiniéristes avec Corylopsis willmottiae, mais la nomenclature officielle distingue bien les deux espèces. En avril, les rameaux encore nus portent des grappes pendantes de 5 à 8 cm de long, composées de fleurs, jaune citron. Lorsque ces dernières commencent à faner, apparaissent alors des feuilles obovales à oblongues, de 6 à 10 cm de long, vert foncé dessus, vert glauque dessous. Elles sont régulièrement dentées, chaque dent étant prolongée par une pointe fine
Corylopsis spicata très décoratif du printemps à l’automne
Originaire de Chine et du Japon, cet arbuste très branchu et au port étalé, mesure entre 1,50 et 2 m de haut pour 3 m de large à l’âge adulte. Selon les régions, il se pare en mars ou avril de grappes étroites et pendantes de 8 à 15 cm de long, formées d’à peine une douzaine de fleurs jaune citron, aux anthères rouge pourpre. Elles exhalent par beau temps un léger parfum de miel. Les feuilles ovales à obovales, de 6 à 10 cm de long, naissent bronze pourpré, puis évoluent en vert foncé, plus ou moins glauque au revers. La couleur automnale d’un jaune doré lumineux est superbe.
Corylopsis veitchiana une floraison très généreuse
Cette espèce chinoise a été décrite et nommée en 1910 par le botaniste britannique William Jackson Bean (1863-1947) qui l’a dédiée à James Herbert Veitch (1868-1907), un représentant de la célèbre famille d’horticulteurs britanniques. Corylopsis veitchiana forme un imposant arbuste caduc de 3 à 5 m de haut qui se caractérise par une silhouette plus élancée que la plupart des Corylopsis (de 1,5 à 2,5 m de large).
Apparaissant dès la fin mars avant les feuilles, les fleurs d’un beau jaune soufre, très légèrement parfumées, se caractérisent par leurs anthères rouge brique. Elles sont portées en grappes 5 à 10 cm de long. Les feuilles elliptiques, de 5 à 10 cm de long sur 3 à 6 cm de large sont plutôt glabres, excepté le long des nervures.
Corylopsis willmottiae une très grande résistance au froid.
Cette espèce originaire de l’ouest de la province du Sichuan en Chine, se rencontre dans des forêts entre 800 et 1 200 m d’altitude. Son nom honore Ellen Willmott (1858-1934), une horticultrice britannique connue pour avoir développé les immenses jardins de Warley Place, sa propriété familiale. La plante lui a été dédiée en 1913 par les botanistes Alfred Rehder (1863-1949) et Ernest Henry Wilson (1876 – 1930). Corylopsis willmottiae peut atteindre 5 m de haut dans son biotope, mais il reste généralement plus petit dans les jardins. Cette espèce supporte des températures très basses (-20 °C).
En mars, les fleurs jaunes sont portées à l’extrémité des rameaux, en grappes retombantes de 4 à 5 cm de long. Les feuilles obovales de 5 à 10 cm de long, terminées en pointe, sont pubescentes au niveau des nervures. Le cultivar ‘Spring Purple’, plus trapu que le type (2 m de haut et de large), se distingue par la présence de nuances pourpre à violacé foncé sur son jeune feuillage.
Acheter un Corylopsis
La plupart des jardineries proposent au début du printemps (pendant la période de floraison) des Corylopsis en conteneurs de 1 à 5 l. Il s’agit le plus souvent de Corylopsis pauciflora. Nous avons cherché pour vous des fournisseurs proposant différentes espèces sur internet. Et voici nos préconisations :
Si vous désirez acheter en ligne des jeunes plants ou un conteneur de Corylopsis pauciflora, cliquez sur le lien (texte en bleu).
Si vous désirez acheter en ligne un conteneur de Corylopsis spicata, cliquez sur le lien (texte en bleu).
Si vous désirez acheter en ligne un conteneur de Corylopsis willmottiae, cliquez sur le lien (texte en bleu).
La plupart des photos illustrant cet article proviennent des collections de la photothèque MAP/Mise au Point et sont soumises au droit d’auteur : www.map-photos.com