Phragmites communis. ©MAP/Mioulane

Pour le calendrier républicain français, nous sommes le vingt-troisième jour du mois de Frimaire, qui avait été décrété officiellement jour du roseau. Le nom générique « roseau » désigne plusieurs types de plantes monocotylédones (Phragmites, Typha, Arundo) qui toutes poussent au bord de l’eau et appartiennent pour la plupart aux graminées (Poaceae). Phragmites australis est le roseau commun, Typha latifolia est plutôt nommé « Massette » et Arundo donax, « canne de Provence ».

Le nom roseau remonte au douzième siècle

Le mot roseau vient de l’ancien français « ros » qui désignait la plante. On le trouve dès 1175, époque où existait aussi le mot roisel. Il est probable que le nom ait pour origine le nom germanique raus.

Des expressions avec le mot roseau

• Lorsqu’on disait jadis qu’il fallait « casser le roseau », cela signifiait qu’il fallait aller travailler…

• Dans le langage populaire, un « roseau » désigne un cheveu, on dit de manière familière : « aller se faire couper les roseaux » pour aller chez le coiffeur.

Dans le langage argotique, les roseaux désignent les cheveux. On comprend pourquoi. ©Partageimages.

Le roseau dans le langage des fleurs

• Le roseau suggère une indiscrétion (offert brisé ou plumeux) ou une certaine complaisance. Un bouquet de roseaux est une invitation à la musique.

• Le roseau évoque aussi une image de fragilité ou de faiblesse, mais aussi de souplesse (il plie, mais ne rompt pas dans le chêne et le roseau de La Fontaine).

Les roseaux dans le langage quotidien

Le mot roseau désigne des plantes diverses. Par exemple : roseau à balai et roseau commun (Phragmites australis), roseau de Chine (Miscanthus sinensis), roseau de la Passion, roseau des étangs et roseau massue (Typha latifolia), roseau des sables (Ammophila arenaria) aussi appelé « oyat », roseau du Japon (Phragmites japonicus) et roseau panaché (Phalaris arundinacea).

La massette (Typha latifolia) est une autre forme de roseau. ©www.map-photos.com – N. & P. Mioulane

 Une anecdote mythologique avec le roseau

Un jour, il y a bien longtemps, le roi Mydas excita la colère d’Apollon, en déclarant que la poésie de Marsyas, un satyre phrygien, était plus belle que celle du dieu du chant, de la musique et de la poésie. Pour ce sacrilège, il lui poussa des oreilles d’âne. Seul le barbier du roi connaissait le terrible secret. Ne pouvant tenir sa langue, le barbier fit un trou dans le sol et y appliqua sa bouche en criant : « Mydas a des oreilles d’âne », puis il reboucha le trou.

Apollon fit pousser des roseaux à cet endroit et quand le vent les agitait, ils murmuraient le secret qui se transmettait par l’écho ; et c’est ainsi que tout le pays le sut. Le roi devint la risée du peuple. Ne pouvant supporter cette honte, Mydas s’empoisonna en buvant du sang de taureau, mais en s’étant bien assuré avant d’avoir tué le barbier félon.

Selon la légende de Mydas aux oreilles d’âne fut trahi par les roseaux. ©Dr.

Roseau dans la géographie

Roseau, capitale de l’île de la Dominique dans les Caraïbes, est une petite ville d’environ 20 000 habitants baignée par le soleil des tropiques. Enjeu majeur du temps de la domination franco-anglaise, elle est aujourd’hui le nerf administratif de l’île. Le jardin botanique héberge de nombreuses essences d’arbres et de plantes intéressantes. Mais il a perdu de sa superbe en 1979, après le passage du cyclone David.

Le roseau littéraire

« Celui qui s’appuie sur un frêle roseau ne doit pas s’étonner qu’il se brise et lui perce la main » (Beaumarchais)

Il existe aussi des roseaux à feuillage panaché : Phragmites australis ‘Variegatus’. ©www.map-photos.com – N. & P. Mioulane

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Roseau commun. © Flora von Deutschland, Österreich und der Schweiz 1885