« Lorsque Mai rougissant rassérène les cœurs
Et que sourit à tous la terre fécondée,
Quand sur les verts gazons Chloris mène des chœurs,
Il fleurit dans le parc un arbre de Judée.
C’est un arbre tout rose, et sans feuilles d’abord,
Un tout harmonieux que rien autre n’égale.
Ses longs rameaux, groupés dans un parfait accord,
Ont l’air de supporter des roses du Bengale.
Quand la feuille leur met son beau satin ouvert,
Ils sont plus doux encore aux regards de l’artiste ;
La pourpre s’adoucit près du feuillage vert,
Et la tendre émeraude encadre l’améthyste. »
(Théodore Faullain de Banville, 1823-1891, poète et dramaturge français)