FEUILLES DE LAURIERS PERFORMÉES
Cet été les feuilles de ma haie de lauriers ont toutes été perforées et crispées.Comment la soigner ?
• La réponse de Patrick Mioulane
Vos lauriers (Prunus laurocerasus) souffrent sans doute d’une attaque d’oïdium perforant du laurier cerise (Sphaerotheca pannosa), un champignon qui se propage surtout par temps humide et lorsque la température ambiante atteint les 25°C. Les symptômes commencent par l’apparition de taches blanchâtres à la face inférieure du feuillage, puis le limbe se crispe, avant de présenter des perforations circulaires de 5 à 7 mm de diamètre, puis la feuille tombe.
Le traitement consiste à pulvériser du soufre micronsé lorsque la température ambiante est inférieure à 25°C et avec un produit systémique contre le blanc du rosier par temps plus chaud, le champignon étant le même pour les deux maladies.Vous pouvez aussi tailler court, car l’oïdium perforant n’attaque que les jeunes pousses. Attention : Un pH trop faible (sol trop acide) entraînant une mauvaise absorption de la potasse (K), il est bon aussi de chauler à la dose de 2 poignées de chaux agricole par mètre carré.
Notez que cette maladie n’est pas présente sur le laurier sauce (Laurus nobilis).
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Une autre maladie cryptogamique provoque la criblure du feuillage de Prunus laurocerasus : il s’agit de Coryneum beijerinckii. Les feuilles portent à la face supérieure des ponctuations marron foncé, limitées par une région rouge violacé. Petit à petit le centre de la tache se nécrose et se détache,résultat d’une réaction de défense de la plante qui isole le mycelium en créant un anneau de tissus morts qui interdit l’extension du champignon. Les rameaux peuvent être atteints et subir une évolution chancreuse.
Une bonne prophylaxie consiste à tailler les rameaux sous les zones chancreuses, à ameublir le sol, à ne pas planter trop serré dans les haies (1 m et plus) à éviter l’emploi d’engrais azotés.
Trois traitements d’oxychlorure de cuivre (produit contre la cloque du pêcher) en avril et mai assurent une bonne prévention et limitent l’expansion de la maladie.
En illustration : laurier cerise attaqué par l’oïdium perforant.
©Photo : www.map-photos.com – N. & P. Mioulane