Pratiquant le jardinage raisonné, j’aimerais connaître votre avis sur les auxiliaires les plus faciles à utiliser dans un jardin ?

On appelle « auxiliaire » un organisme vivant permettant de prévenir ou de réduire les dégâts causés par les ravageurs des cultures (insectes, acariens, limaces…). Les auxiliaires font partie des moyens de protection biologique les plus efficaces. Leur utilisation réduit les populations de ravageurs jusqu’à un niveau non préjudiciable pour la culture à protéger. Il n’est donc plus question d’éradication. L’action des auxiliaires étant spécifique, ils respectent l’environnement, la faune sauvage et ne présentent aucun effet négatif sur les cultures, les animaux domestiques et les humains.

Les offres d’auxiliaires destinés aux jardiniers amateurs sont encore assez limitées car la plupart des espèces s’utilisent surtout pour les cultures sous abri (en serre). Toutefois, la marque Naturen propose trois solutions faciles à mettre en œuvre et tout à fait valables contre des bioagresseurs redoutables et très courants.

 

 

La coccinelle, le meilleur anti-pucerons naturel

L’auxiliaire le plus connu et le plus couramment utilisé par les jardiniers est la coccinelle. La larve et l’adulte de ce coléoptère sont des prédateurs naturels des pucerons dont ils consomment jusqu’à 60 individus par jour. L’introduction dans le jardin de coccinelles à deux points (Adalia bipunctata) ne présente pas de risques pour l’environnement, dans la mesure où il s’agit d’une espèce indigène très commune dans toute l’Europe.

Comme nous avons affaire ici à d’éléments vivants qui ne peuvent pas être stockés, vous ne trouverez pas de coccinelles en vente directe dans les jardineries. En revanche il est facile d’acheter des coccinelles via Internet, elles vous seront livrées à domicile en colis express depuis l’élevage.

Le plus tôt possible après réception (24 heures maximum), il suffit d’accrocher sur les plantes à protéger (surtout les rosiers et les arbres fruitiers) les sachets contenant chacun 15 coccinelles adultes. Un lien est soudé au sachet, ce qui facilite la mise en place. Ouvrez bien le sachet pour que puissent s’en échapper les insectes qu’il contient.

Opérez de préférence le matin ou le soir, jamais en plein soleil, et ne touchez pas aux auxiliaires, pour qu’ils puissent agir librement. Vous pouvez retirer le sachet 24 heures après sa mise en place. Tous les insectes qu’il contient se seront dispersés sur la plante à protéger des pucerons.

En finir avec les vers gris, les courtilières et les tipules

De nombreuses espèces d’insectes sont présentes dans le sol soit sous forme d’adultes (courtilières par exemple) soit plus souvent sous forme de larves. Ces ravageurs souterrains se nourrissant de racines et de tubercules, ils provoquent de graves dégâts, notamment dans le potager.

Contre les larves d’insectes du sol : vers gris (larves de noctuelles terricoles) redoutables sur les oignons, pommes de terre, salades, tomates, etc. et tipules (appelés aussi cousins) qui sévissent surtout sur les pelouses, le jardinage raisonné préconise la pulvérisation d’une solution renfermant des nématodes. Ce type de traitement naturel montre aussi une bonne efficacité sur les adultes de courtilières (taupes-grillons) qui se nourrissent des parties souterraines des plantes, mais aussi les sectionnent lorsqu’elles creusent des galeries de chasse en quête de vers de terre.

Les nématodes, appelés aussi vers ronds, sont des invertébrés microscopiques dont il existe de nombreuses espèces au mode de vie surtout parasitaire. Steinernema carpocapsae (on dit aussi nématode SC) pénètre par les voies naturelles dans le corps des ravageurs mentionnés ci-dessus. Il s’y multiplie, les tuant en quelques jours.

La préparation des nématodes : simple, mais méticuleuse

La lutte contre les insectes du sol au moyen de nématodes constitue un traitement curatif, à pratiquer de préférence entre mai et septembre pour les vers gris et les courtilières et en septembre/octobre pour les tipules.

Diluez soigneusement la totalité du contenu du sachet dans 1 l d’eau, puis laissez reposer la solution durant 5 minutes. Versez-la ensuite dans un pulvérisateur de 5 l et ajoutez 4 litres d’eau.

Traitez le sol régulièrement, de préférence par temps couvert. Remuez régulièrement la solution pendant l’application afin d’obtenir une répartition homogène des nématodes.  Ensuite, veillez à maintenir une bonne humidité pendant les deux semaines suivant l’application. Selon le degré d’infestation, une boîte contenant 25 millions de nématode permet de protéger de 10 à 50 m².

Une solution efficace et naturelle pour protéger les palmiers

Les redoutables ravageurs des palmiers que sont le charançon rouge (Rhynchophorus ferrugineus) et le palmier palmivore (Paysandisia archon) sont efficacement combattus par les nématodes SC (Steinernema carpocapsae) présentés ci-dessus. Ils agissent de manière similaire, mais le mode d’utilisation est différent.

Diluez un tiers du sachet de nématodes dans 5 l d’eau. Appliquez la solution à la base des palmes et sur le cœur, avec un arrosoir ou en pulvérisation à basse pression. Le contenu d’un sachet permet de traiter un grand palmier (plus de 4 m de haut), deux sujets moyens (de 1,50 à 4 m) ou trois petits (moins de 1,50 m). Traitez de préférence le soir « à la fraîche ». Un arrosage généreux de la couronne des palmiers une demi-heure avant le traitement facilite une bonne dispersion des nématodes.

Contre le charançon rouge, un traitement par mois de mars à novembre s’impose lorsque la température minimale atteint 14 °C. Pour lutter contre le papillon palmivore, effectuez un ou deux applications entre mars et juin et renouvelez le traitement de septembre à novembre.

N’oubliez pas que la lutte contre les ravageurs du palmier est obligatoire ; pour le papillon palmivore, selon un arrêté du Ministère de l’Agriculture en date du 7 février 2002) ; pour le charançon rouge selon l’arrêté du 21 juillet 2010.