DES FLOCONS BLANCS SUR MON LAURIER
Mon laurier-sauce est envahi par des bestioles collantes qui ressemblent à des cochenilles. Comment les éliminer ?
Il s’agit sans doute d’une attaque d’un ravageur spécifique : la psylle du laurier-sauce (Trioza alacris), une « cigale » miniature originaire de La région méditerranéenne et qui s’est propagé en un siècle jusqu’en Amérique !
Cet insecte homoptère de 2 mm de long se remarque au printemps. Il s’installe sur les toutes jeunes feuilles en développement, pique le limbe avec son rostre et suce goulûment la sève élaborée. La plante réagit par l’enroulement du bord des feuilles qui s’épaississent.
Les zones atteintes se décolorent passant du vert pâle au jaune avec de vifs rougissements. Les parties endommagées brunissent et se dessèchent. Couvertes de filaments cireux blancs, les larves de la psylle se cachent sous les feuilles déformées et enroulées. Elles sécrètent un miellat sucré et collant qui favorise l’apparition de la fumagine (un champignon qui ressemble à de la suie).
Dans les régions méditerranéennes, deux ou trois générations de psylles peuvent se succéder entre mai et octobre. Les lauriers-sauce semblent bien tolérer ces attaques, même s’ils réagissent de manière spectaculaire par une chute des feuilles attaquées.
La lutte au naturel
Détruisez au printemps les pousses portant les feuilles déformées qui hébergent les larves de psylle afin de limiter la population de Trioza alacris.
La punaise prédatrice Anthocoris nemoralis, qui vit naturellement les lauriers-sauce parvient à freiner la prolifération de la psylle. Cet auxiliaire est d’une importance capitale car il agit aussi contre la redoutable psylle du poirier (Catopsylla piri).
La société Biobest commercialise ces punaises prédatrices dont il faut introduire les adultes sur les plantes au tout départ de la végétation (avant la floraison des poiriers). Les adultes sont beaucoup plus résistants au gel et aux rtes pluies que les jeunes larves qui se trouvent dans la nature à cette époque de l’année.
Au moins 200 punaises prédatrices adultes Anthocoris nemoralis sont conditionnées dans une bouteille en plastique, ce qui suffit largement pour un grand laurier-sauce ou un poirier (les professionnels utilisent de 1 000 à 1 500 Anthocoris par hectare). Il suffit de déposer délicatement les auxiliaires sur le sol bien nettoyé au pied de la plante à soigner. Les punaises prédatrices s’envolent rapidement à la recherche de leurs proies.
En cas de forte attaque de psylles, un second lâcher de punaises prédatrices peut être effectué début mai.
Le bon conseil de Patrick Mioulane :
Il est bien évidemment que ce type de lutte biologique interdit totalement l’emploi d’insecticides, y compris de produits « bio » comme les pyrèthres naturels par exemple car ils détruiraient aussi les auxiliaires.
En illustration : Trioza alacris’ et Anthocoris nemoralis