POURQUOI MES THUYAS DÉPÉRISSENT-ILS ?
Mes thuyas sont devenus tout marrons. Quel autre conifère pourrai-je planter à la place en plein sud ?
Contrairement à ce que les vendeurs des jardineries ont tendance à fournir comme diagnostic, le principal responsable du dépérissement des thuyas n’est pas le phytophthora, une maladie qui sévit surtout dans les cultures en conteneurs, mais le bupreste du genévrier (Palmar festiva), un insecte ravageur dont la larve aux mœurs xylophages (qui se nourrit du bois) est invisible pendant 2 à 3 ans. Mais il cause des dommages irréparables en creusant des galeries sinueuses sous l’écorce et dans l’aubier.
Le bupreste pond ses œufs sur le thuya ; les larves pénètrent dans les branches ; elles rongent le bois et sortent par le tronc. L’adulte du bupreste du thuya est un insecte coléoptère de 7 à 10 mm long, vert avec des taches bleu foncé, aux beaux reflets métalliques. La larve, de forme aplatie avec un thorax très développé (on parle de larve « marteau »), mesure de 5 à 25 mm de long.
Un ravageur invisible, des dépérissements spectaculaires
Lors d’une attaque de bupreste, on observe à la base des rameaux et sur les troncs colonisés par le ravageur, une boursouflure de l’écorce et les trous de sortie des adultes, de forme ovale, qui mesurent de 3 à 5 mm de diamètre. Sous l’écorce, les galeries sinueuses (une galerie par larve) sont remplies de sciure.
Le symptôme le plus visible est le brunissement et le dépérissement du feuillage situé au-dessus des galeries. La décoloration rousse des rameaux entraîne leur mort. Les dégâts sont d’abord localisés, puis le brunissement se généralise jusqu’à détruire la plante tout entière.
Aucun traitement curatif valable
On ne dispose pas aujourd’hui de traitement efficace contre le bupreste car il n’existe pas de produit homologué ayant un pouvoir pénétrant suffisant pour éliminer les larves. Par ailleurs, il faudrait intervenir sur les adultes au moment de la ponte pour réduire les infestations, mais comme on a du mal à les observer, le traitements se font plutôt à l’aveuglette, ce qui est tout à fait écologiquement incorrect.
Une taille de toutes les parties malades peut permettre à des sujets peu atteints de redémarrer, mais le mieux consiste à éliminer les plantes attaquées et à les remplacer par des espèces non sensibles.
Pour constituer une haie homogène, bien verte et sans problème de culture, utilisez plutôt l’if (Taxus baccata). Son seul défaut est une croissance bien plus lente que celle du thuya, mais c’est un conifère qui vit très longtemps, qui demande moins de taille et peut être sculpté dans toutes les formes souhaitables. On peut lui reprocher (chez les pieds femelles) la présence de fructifications rouges (arilles) dont la graine est d’une toxicité redoutable.
• Mon conseil : optez plutôt pour une haie en mélange d’espèces dont au moins la moitié de caduques. Plus esthétique, plus écologique et moins soumise à la pression des bioagresseur, cette plantation qui s’inspire des haies bocagères, change d’aspect au fil des saisons et constitue un refuge bienvenu pour les oiseaux et les insectes utiles.