La nomenclature botanique internationale reconnaît aujourd’hui 21 espèces de Galanthus que nous vous proposons de mieux connaître dans cet article qui détaille leur historique, leurs particularités et leur distribution géographique. Ce sont des plantes vivaces bulbeuses, que l’on rencontre de l’Europe (Pyrénées) jusqu’à l’ouest de l’Asie (Iran).
Chaque bulbe donne une fleur unique, pendante, à pédoncule arqué, portée par une tige fine, au-dessus de deux ou trois feuilles basales semi-dressées, rubanées, oblancéolées. Les fleurs, piriformes, parfois odorantes, sont blanches, avec trois petits tépales internes, plus ou moins marqués de vert, et trois tépales externes plus grands, déployés.
Les perce-neige fréquentent surtout les forêts claires d’altitude, appréciant les sols rocheux et bien drainés. La floraison intervient principalement de janvier à mi-avril, mais il existe des espèces à épanouissement automnal.
Galanthus x allenii une petite espèce parfumée
Galanthus x allenii (perce-neige d’Allen) est un hybride naturel (G. alpinus x G. woronowii) découvert par le pépiniériste bulbiculteur James Allen (1832-1906) qui le repéra dans un lot de bulbes en provenance du Caucase. L’espèce a été décrite et nommée en 1891 par John Gilbert Baker (1834-1920). On la rencontre du Caucase jusqu’au nord-ouest de l’Iran. C’est une petite plante de 8 à 15 cm de haut, portant un feuillage linéaire gris vert de 3 à 6 cm de long.. En février/mars, les fleurs en forme de clochettes globuleuses, exhalent une odeur d’amande aisément perceptible.
Galanthus alpinus sur les sommets du Caucase
Galanthus alpinus Sosn. (perce-neige du Caucase). Cette espèce, rare dans les jardins, a été décrite en 1911 par le botaniste géorgien Dimitri Ivanovitch Sosnowsky (1885-1952). La plante doit son nom au fait que le scientifique s’est basé sur des échantillons récoltés à 2 200 m d’altitude sur le mont Lomis-Mta près de Borzhomi en Géorgie. On l’appelle souvent G. caucasicus, nom qui lui a été donné en 1924 par Alexander Alfonsovich Grossheim (1888-1948), mais en raison du code d’antériorité pratiqué dans la nomenclature botanique, c’est la première appellation qui prévaut.
Notez que les plantes couramment cultivées dans les jardins sous le nom de Galanthus caucasicus sont en réalité des G. elwesii var. monostictus, une forme nommée en 1996 et caractérisée par une bonne vigueur (jusqu’à 15 cm de haut) et une marque solitaire présente à l’extrémité de chaque segment de la partie intérieure de la fleur.
Le véritable Galanthus alpinus est une petite plante aux feuilles étroites, glauques, qui présente une tache verte unique à la base interne de chaque pétale. On ne le trouve en culture que dans quelques jardins botaniques et chez des collectionneurs car c’est une espèce qui est longue à former un bulbe et qu’il est préférable de multiplier par semis.
Galanthus angustifolius une beauté méconnue à feuilles fines
Galanthus angustifolius Koss, est sans doute le moins bien connu de tous les perce-neige. Il a été décrit en 1951 par le botaniste russe Jurij Ivanovich Koss (1889-1961) à partir de spécimens collectés au nord du Caucase. Le nom d’espèce, qui signifie « à feuilles étroites », est tout à fait approprié à cette plante dont les feuilles mesurent de 2 à 5 mm de large seulement. La floraison intervient de mars à mai selon les conditions climatiques. Les fleurs portent une marque verte en forme de V inversé sur la partie externe des pétales.
Galanthus cilicicus : rarissime dans la nature
Galanthus cilicicus Baker à floraison très précoce en hiver (dès novembre), est originaire du sud de la Turquie. Cette espèce, qui ressemble beaucoup à Galanthus nivalis, se caractérise par ses plus nombreuses feuilles linéaires et glauques. La plante a été décrite et nommée en 1897 par John Gilbert Baker (1834-1920) qui lui a attribué comme nom d’espèce la région d’Asie Mineure située entre les Monts Taurus en Turquie et la Méditerranée, que l’on nomme la Cilicie.
La partie extérieure des fleurs montre une tache en U plus ou moins nette. C’est aujourd’hui une des espèces les plus rares dans son habitat caractérisé par des zones rocheuses calcaires.
Galanthus elwesii, vigoureux et facile à cultiver
Galanthus elwesii Hook.f. (perce-neige géant) couramment cultivée dans les jardins, cette espèce doit son appellation vernaculaire à sa vigueur, les touffes atteignant 30 cm de haut. Originaire de l’ouest de la Turquie et des Balkans, il a donné naissance à plusieurs cultivars dont certains fleurissent dès le mois de décembre et d’autres au début du mois d’avril.
Galanthus elwesii est une plante robuste aux larges feuilles glauques de 10 à 15 cm de long, parfois vrilléesLes fleurs de 2 à 3 cm de long, qui exhalent parfois une légère odeur de miel, portent trois longs pétales extérieurs, les trois tépales internes étant nettement plus petits et marqués de deux taches vertes parfois fusionnées.
La plante a été nommée en 1875 par le directeur des jardins botaniques royaux de Kew, Joseph Dalton Hooker (1817-1911), en l’honneur de Henry Elwes (1845-1922), un explorateur et collectionneur qui, le premier avait découvert la plante.
Galanthus fosteri, des fleurs doublement tachetées
Galanthus fosteri Baker possède lui aussi une grande aire de répartition puisqu’on le rencontre depuis le nord de la Turquie jusqu’au Liban et peut-être même en Israël. Cette espèce a été nommée en 1889 par le botaniste anglais John Gilbert Baker (1834-1920), en l’honneur du professeur de physiologie Sir Michael Foster (1836-1907). Ce grand passionné d’iris avait rapporté aux jardins de Kew à Londres, des bulbes de ce perce-neige découverts dans la province d’Amasya au nord de la Turquie centrale. On trouve aussi cette espèce en Jordanie, en Syrie et au Liban. La plante pousse entre 1 000 et 1 600 m d’altitude dans des zones ombragées des pentes orientées au Nord.
Les feuilles étroites, de 8 à 15 cm de long, sont vert foncé. Les fleurs de 1 à 3 cm de long, portent sur les tépales internes deux taches vertes en U ou en V, la marque inférieure présentant généralement une nuance plus claire que l’autre, voire parfois vert-jaune. C’est une espèce rare en culture, qui demande un emplacement sec.
Galanthus gracilis une jolie plante tout en souplesse
Galanthus gracilis Celak (perce-neige gracieuse). Cette plante à la silhouette fine, élégante, se rencontre jusqu’à 2 000 m d’altitude depuis la Bulgarie jusqu’au sud-ouest de l’Ukraine, mais aussi à l’ouest de la Turquie et dans les îles de la mer Égée. On l’appelle d’ailleurs parfois perce-neige grecque. Cette espèce, qui ressemble beaucoup à Galanthus elwesii, apprécie les sols rocailleux mais riches. La plante se distingue par ses feuilles linéaires, glauques, de 5 à 15 cm de long, souvent vrillées. Elle fleurit de janvier à avril selon les conditions climatiques. Les fleurs parfumées, de 1 à 3 cm de long, portent deux marques vertes sur les tépales internes.
La plante a été décrite et nommée en 1891 par le botaniste tchèque Ladislav Joseph Celakovsky (1834-1902), à partir de spécimens récoltés en Bulgarie.
Galanthus ikariae, un petit bijou venu des îles grecques
Galanthus ikariae Baker (perce-neige de la mer Égée) est une espèce rare présente uniquement dans les îles de la mer Égée. Le premier spécimen a été découvert en 1891 sur l’île d’Icarie près des côtes de la Turquie. La plante fut cultivée par James Allen (1832-1906), l’un des meilleurs spécialistes des perce-neige de l’époque, qui vivait à Shepton dans le Somerset. Convaincu qu’il s’agissait d’une espèce encore inconnue, il fit parvenir un échantillon en 1893 à John Gilbert Baker qui officiait aux Jardins botaniques royaux de Kew à Londres. Dans sa description d’avril 1893, cet éminent botaniste confirma qu’il s’agissait bien d’une nouvelle espèce.
C’est une plante de petite taille au feuillage arqué, de 6 à 15 cm de long, d’un vert mat. Les fleurs de 1 à 3 cm de long, présentent une tache unique à l’extrémité de chaque élément interne du périanthe. Elles s’épanouissent en février-mars. On rencontre Galanthus ikariae sur les îles d’Icarie, Andros, Naxos et Skyros dans des zones humides et ombragées entre 600 et 900 m d’altitude. Cette espèce est souvent confondue avec Galanthus woronowii.
Galanthus koenenianus, une fleur naine au parfum étrange
Galanthus koenenianus Lobin, C.D.Brickell & A.P.Davis ; originaire du nord-est de la Turquie, cette espèce n’a été découverte qu’en 1988 par le collectionneur de plantes allemand Manfred Koenen. Sa description date de 1994, le nom spécifique honorant son découvreur. Cette espèce, proche de Galanthus alpinus, s’en distingue par les nervures longitudinales bien marquée à la surface inférieure de chaque feuille.
C’est une plante naine, qui dépasse rarement 7 cm de haut. Ses feuilles courtes et étroites, d’un vert glauque brillant, se développent surtout après la floraison. Les segments internet du périanthe sont marqués ou non d’une tache en U vert clair. Les fleurs exhalent un parfum bizarre qui se situe entre l’amande amère et l’urine !
C’est une perce-neige rare, concentrée dans seulement quelques localités de la province de Gümüshane. La plante se développe vers 1 500 m d’altitude, parmi les arbres caducs qui peuplent les pentes orientées Nord de la chaîne pontique (Alpes pontiques).
Galanthus krasnovii, des feuilles épaisses et larges
Galanthus krasnovii A.P.Khokhr. (perce-neige de Krasnov) poussant dans des zones boisées de l’ouest de la Géorgie au nord-est de la Turquie et sur certaines parties du littoral de la Mer noire, cette perce-neige se distingue aisément par ses feuilles de 3 à 5 cm de large, soit beaucoup plus que la plupart des autres espèces et surtout par ses toutes petites fleurs aux pétales étroits. C’est une plante rare dans la nature et peu cultivée.
Le botaniste russe A.P. Khokhrjakov (né en 1933) a décrit et nommé Galanthus krasnovii in 1963, à partir de spécimens collectés à Adzhariya en Géorgie. Toutefois les premiers spécimens avaient été découverts au nord-est de la Turquie en 1908. Le nom d’espèce honore la mémoire du botaniste et géographe russe Andrej Nikovaevich Krasnov (1862–1914).
Galanthus lagodechianus, une floraison quasi printanière
Galanthus lagodechianus Kem.-Nath. La plante a été décrite et nommée en 1947 par la botaniste Georgienne Liubov Manucharovna Kemularia-Nathadze (1891-1985). Le nom d’espèce se rapporte à la réserve forestière naturelle de Lagodekhi à l’est de la Géorgie où fut découverte la plante pour la première fois.
La plante porte des feuilles étroites, bien vertes et une marque unique en forme de V plus ou moins bien dessiné, à l’extrémité de chaque segment de la partie interne du périanthe. C’est une des perce-neige les plus tardives, ses premières fleurs apparaissant rarement avant fin février et plus couramment début mars.
Galanthus lagodechianus pousse en Géorgie, au sud de la Russie, en Arménie, et en Azerbaïdjan, dans des forêts mixtes de la zone subalpine entre 1 800 et 2 400 m d’altitude.
Galanthus nivalis, l’espèce incontournable de nos jardin
Galanthus nivalis L. (perce-neige commune). Tout en étant la plus couramment cultivée, cette espèce possède la plus vaste aire de répartition. Elle croît spontanément dans les Pyrénées qui constituent sa zone géographique la plus occidentale mais aussi la plus septentrionale. On rencontre Galanthus nivalis jusqu’aux rives de la Mer Noire où il fleurit de janvier à avril, mais il s’est naturalisé dans de nombreuses régions du nord de l’Europe.
La plante, qui est cultivée à des fins ornementales depuis la fin du xvie siècle, développe deux feuilles étroites vert glauque de 5 à 15 cm de long. La petite fleur de 1 à 2 cm de long, porte une seule tache verte, plutôt en forme de V inversé. Elle exhale un délicat parfum de miel pas toujours perceptible. Galanthus nivalis a donné naissance à plusieurs cultivars dont une forme assez originale : ‘Flore Pleno’, à fleurs doubles.
Galanthus peshmenii des fleurs automnales avant les feuilles
Galanthus peshmenii A.P.Davis & C.D.Brickell, est originaire du sud de la Turquie et de Grèce où il pousse dans les zones rocheuses aux sols bien drainés. Cette espèce à floraison automnale (octobre/novembre) se caractérise par ses nombreuses feuilles étroites et glauques, qui apparaissent après les fleurs. Elles peuvent mesurer 30 cm de long. L’unique marque verte sur les pétales internes prend des formes variables en U, en V ou en cœur. Elle est souvent assez petite.
Galanthus peshmenii a été décrit en 1994 par les botanistes anglais attachés aux jardins royaux de Kew : Aaron P. Davis et Christopher David Brickell (né en 1932). Ils l’ont nommé en l’honneur du botaniste turc Hasan Pesmen (1939–1980). La plante a sans doute été récoltée pour la première fois en 1973 par la botaniste grec Elli Stamatiadou (1933-2015), sur l’île de Kastellorhizo (Megisti).
La plante vit dans une petite zone de la province d’Antalya au sud de la Turquie et sur l’île de Kastellorhizo et ses voisines. Elle se développe souvent tout près du rivage dans des fissures rocheuses exposées au Nord. Les touffes se nichent souvent dans des endroits inaccessibles, ce qui leur permet d’échapper à l’appétit des chèvres, qui apprécient beaucoup leurs feuilles.
C’est une plante de culture délicate que l’on ne réussit guère qu’en pot, bien à l’abri dans une serre froide car elle craint le froid et l’humidité.
Galanthus platyphyllus, une petite plante qui atteint les sommets
Galanthus platyphyllus Traub & Moldenke (perce-neige à feuilles plates) Réparti de la Géorgie au Caucase dans des zones d’altitudes allant jusqu’à 2 000 m, ce perce-neige possède des feuilles plus larges que la plupart des autres espèces. Proche de Galanthus krasnovii, cette espèce a été décrite et nommée en 1948 par les botanistes américains Hamilton Paul Traub (1890-1983) et Harold Norman Moldenke (1909-1996). La plante était connue jusqu’alors comme Galanthus latifolius, un nom impropre attribué en 1868 par Franz Josef Ruprecht (1814-1870) car il incluait d’autres perce-neige à feuilles plates tels Galanthus ikariae et G. woronowii.
Galanthus platyphyllus est une espèce très particulière au bulbe de forme allongée (comme G. krasnoviii), et aux très larges feuilles vertes (jusqu’à 6 cm) qui apparaissent après la floraison. La marque verte de la fleur est très irrégulière.
Autre particularité, mais qui nécessite l’emploi d’une loupe : l’extrémité de chaque anthère est émoussé, contrairement à celles de toutes les autres espèces de Galanthus, qui sont effilées. La floraison, la plus tardive du genre, se produit d’avril à juillet dans la nature, en mars et avril chez les plantes cultivées, mais c’est une espèce rare dans les jardins.
Galanthus platyphyllus pousse en Turquie, entre 2 000 et 2 700 m d’altitude, ce qui en fait le plus alpin de tous les perce-neige.
Galanthus plicatus le perce-neige aux feuilles pliées
Galanthus plicatus M.Bieb. cette espèce a été décrite et nommée en 1819 par l’explorateur et botaniste allemand Friedrich August Marschall von Bieberstein (1768-1826). Il s’est basé sur des spécimens récoltés en Crimée en 1808. Toutefois, la plante était déjà cultivée depuis le xvie siècle, car elle est présente dans l’ouvrage de Charles de l’Écluse (1526-1609) : « Rariorum aliquot stirpium, per Pannonian, Austrian & vicinas » datant de 1583. Le fameux botaniste avait reçu un unique bulbe en provenance de Constantinople (Istanbul).
L’espèce doit son nom à la façon particulière et remarquable dont sont pliées les feuilles. Déjà dans le bourgeon, les bords se retournent contre la surface inférieure de la feuille, une position qu’ils conservent à maturité. Ce caractère facilite l’identification de Galanthus plicatus. La face supérieure des feuilles, assez feuilles larges, de 8 à 20 cm de long, est vert terne avec des bandes centrales glauques.
Chez la fleur de 2 à 3 cm de long, qui s’épanouit de février à avril dans la nature et de décembre à mars dans les jardins, la marque verte, généralement double, couvre souvent la quasi totalité du segment.
La zone géographique de cette espèce comprend les régions côtières de la mer Noire, le sud de la Russie, la Crimée, la Roumanie et le nord de la Turquie, mais c’est partout une plante peu courante que l’on rencontre principalement dans les forêts d’espèces caduques entre 100 et 1 350 m d’altitude.
Galanthus plicatus est couramment cultivé dans nos jardins car il y réussit aisément. Il a été régulièrement hybridé avec G. nivalis et G. elwesii pour donner des cultivars de grande qualité.
Galanthus reginae-olgae, la belle hellène qui célèbre la fin de l’été
Galanthus reginae-olgae Orph. qui fleurit en automne, souvent dès le début septembre, mais plus couramment de la mi-octobre à début décembre, se rencontre dans des bois secs à basse altitude, du Péloponnèse au sud de la Bosnie ainsi qu’en Sicile. L’espèce a été décrite et nommée en 1876 par le botaniste et poète grec Theodoros Georgios Orphanides (1817-1886) en l’honneur de la reine Olga de Grèce (1851–1926), grand-mère de l’actuel duc d’Édimbourg (le mari de la reine Elizabeth II). La plante a été découverte dans le Taygète, une chaîne de montagnes du Péloponnèse.
Hormis sa période de floraison, Galanthus reginae-olgae est une plante très voisine dans son aspect, de G. nivalis. C’est une espèce assez courante que l’on rencontre tout autour de l’Adriatique de l’Italie à la Grèce dans les bois de conifères car elle apprécie les situations ombragées. Elle préfère plutôt la plaine, mais elle monte jusqu’à 1 300 m environ.
Les feuilles étroites, récurvées, de 2 à 6 cm de long, sont gris-vert, avec une étroite rayure centrale glauque. Les fleurs de 1 à 3 cm de long, légèrement parfumées, montrent une tache verte en forme de cœur ou de V inversé sur l’extrémité des tépales internes.
La sous-espèce Galanthus reginae-olgae subsp. vernalis est plus tardive, certains clones ne s’épanouissant même qu’en mars.
Galanthus rizehensis, le perce-neige de la Mer Noire
Galanthus rizehensis Stern. Le botaniste britannique Frederick Claude Stern (1884-1967) décrivit cette espèce en 1956, la nommant en allusion à Rize, une ville côtière de la Mer Noire au nord-est de la Turquie, près de laquelle fut découvert le premier spécimen de la plante. On doit à deux « chasseurs de plantes » : Edward Kent Balls (1892-1984) et William Balfour-Gourlay (1879-1966) la collecte du premier spécimen en 1933, près de Trabzon (80 km à l’ouest de Rize) dans une forêt située à environ 150 m d’altitude.
Galanthus rizehensis ressemble beaucoup à G. lagodechianus. On le rencontre principalement dans les forêts caduques, souvent en association avec Helleborus orientalis, Cyclamen coum et diverses scilles sauvages. La floraison intervient en janvier et février, parfois plus tard dans la nature.
C’est une espèce au feuilles linéaires vert foncé et récurvées, de 6 à 12 cm de long, que l’on peut aisément accueillir dans un jardin, à condition que le sol soit très drainant. En février-mars, s’épanouissent es fleurs de 1 à 2 cm de long, marquées de vert à l’extrémité des tépales internes. La plante forme rapidement de belles touffes très florifères si on ne la dérange pas.
Galanthus transcaucasicus, une délicieuse et délicate miniature
Galanthus transcaucasicus Fomin est une petite plante de 6 à 8 cm de haut, qui pousse du Caucase jusqu’au sud-est de la mer Caspienne en Iran, ce qui constitue la limite orientale du genre.
L’espèce a été décrite et nommée en 1909 par le botaniste russe Aleksandr Vasiljevich Fomin (1869-1935) à partir de plantes collectées près de Lenkoran en Azerbaïdjan. L’appellation fait allusion à une zone géographique du Caucase qui inclut l’Arménie, l’Azerbaïdjan et la Géorgie. Cette perce-neige reste assez mal connue car elle est rarement rencontrée dans la nature et quasiment pas cultivée.
La plante, qui ressemble beaucoup à G. woronowii, développe des feuilles assez larges (jusqu’à 2,5 cm), vert intense, brillant. La marque verte sur les fleurs est beaucoup plus petite que chez les espèces voisines.
Dans la nature, Galanthus transcaucasicus se rencontre entre 1 600 et 2 000 m d’altitude dans les forêts caduques. Elle est souvent accompagnée d’anémones bulbeuses (Anemone blanda), et de pivoines (Paeonia daurica subsp. wittmanniana).
Galanthus trojanus, une découverte récente, mais gravement menacée
Galanthus trojanus A.P.Davis & Özhatay. Originaire du nord-ouest de la Turquie, c’est une espèce découverte récemment dans la Province de Çanakkale où l’on ne connaît que trois stations. Sa description par Aaron P. Davis et Neriman Özhatay date de 2001. La plante ressemble à G. nivalis, mais elle possède des feuilles d’un beau vert mat (et non glauques), un peu plus larges (de 1 à 1,5 cm) et des marques vertes légèrement différentes sur les fleurs.
C’est une espèce en danger critique d’extinction, menacée par la déforestation et sa sensibilité au changement climatique.
Galanthus x valentinei une espèce endémique de Crimée
Galanthus x valentinei Beck. Cet hybride naturel (G. nivalis x G. plicatus) a été décrit et nommé en 1894 par le botaniste allemand Günther Beck von Mannagetta und Lërcchenau (1856-1931). La plante, de taille assez modeste (7/10 cm), se caractérise par sa robustesse, vit en Crimée au bord de la Mer Noire. Les fleurs, qui présentent une marque verte en V très nette, s’épanouissent en général vers la mi-février.
Cette plante a donné naissance à quelques cultivars tels ‘Compton Court’ beaucoup plus vigoureux que le type (15/30 cm) et ‘Spindlestone Surprise’ caractérisé par son calice et sa marque florale jaunes.
Galanthus woronowii, un grand perce-neige parfaitement rustique
Galanthus woronowii Losinsk. (perce-neige de Voronov). C’est une espèce décrite et nommée en 1935 par la botaniste russe Agnia Serguéevna Losina-Losinskaja (1903-1958), que l’on rencontre sur les terrains calcaires depuis le nord-est de la Turquie au sud de la Russie et en Géorgie. La plante a été nommée en l’honneur du botaniste et « chasseur de plantes » Georg Jurii Nikolaewitch Woronow (1874–1931). Les premiers spécimens ont été découverts près de la ville de Sotchi, sur la rive est de la Mer Noire au sud de la Russie.
Vigoureux, ce perce-neige qui ressemble beaucoup à Galanthus ikariae, dépasse les 15 cm de haut. Il diffère par son lumineux feuillage vert vif. C’est une plante abondamment répandue dans les zones de basse et moyenne altitude (100/600 m), qui montre une excellente rusticité car les hivers sont souvent enneigés. Sa prédilection va aux sols calcaires et elle réussit fort bien dans les jardins, ayant d’ailleurs donné différents cultivars.