CORDYLINE AUSTRALIS, UNE TOUCHE D’EXOTISME DANS LE JARDIN

La nomenclature botanique internationale reconnaît aujourd’hui 25 espèces dans le genre Cordyline. Ce dernier appartient, selon la dernière classification phylogénétique de 2009 (APG III), à la famille des Asparagaceae, mais il a donné lieu à beaucoup de controverses puisqu’on l’a précédemment classé chez les : Agavaceae, Asteliaceae, Laxmanniaceae, Liliaceae et Lomandraceae !
Indigènes des îles de l’Océan Pacifique, les Cordyline sont largement cultivées dans les régions tropicales et tempérées. En Europe, seule Cordyline australis peut réussir en plein air, essentiellement dans les régions littorales car la plante a besoin d’un climat doux et humide.

Cordyline australis. ©www.map-photos.com

Un beau bouquet de Cordyline australis au Parc floral de la Court d’Aron en Vendée. ©www.map-photos.com – N. & P. Mioulane
Une histoire peuplée de grands noms de la botanique
La découverte en 1769 du premier plant de Cordyline australis par des Européens fut le fait de l’Anglais Sir Joseph Banks (1743-1820) et du botaniste suédois Daniel Solander (1733-1782) lorsqu’ils visitèrent la région de Canterbury à l’est de l’île du Sud de la Nouvelle-Zélande. Ils étaient embarqués en tant que naturalistes sur le HMS Endeavour, lors du premier voyage de James Cook (1728-1779) dans l’océan Pacifique (1768-1771).

Cordyline australis dans son habitat naturel en Nouvelle-Zélande. ©Jon Sullivan
En 1786, le naturaliste allemand Johann Georg Adam Forster (1754-1794) nomma la plante Dracaena australis dans son ouvrage Florulae Insularum Prodromus Australium. Mais elle a été déplacée en 1833 dans le genre Cordyline, par l’Autrichien Stephan Friedrich Ladislaus Endlicher (1804-1849), cette appellation restant toujours valide aujourd’hui.

Stephan Friedrich Ladislaus Endlicher en 1848. Il avait, 15 ans plus tôt, sorti Cordyline australis du genre Dracaena. ©Joseph Kriehuber (1800-1876)
Le genre Cordyline a été officialisé en 1810 dans le célèbre Prodromus florae Novae Hollandiae du botaniste écossais Robert Brown (1773-1858), mais ce dernier ayant admis que Philibert Commerson (1727-1773) l’avait déjà créé, l’IPNI (International Plant Name index) attribue officiellement aujourd’hui cette appellation au naturaliste et explorateur français.
Sur le plan étymologique, le nom Cordyline vient du grec kordulê, bosse, tumeur, en raison de la racine pivotante bosselée que développent certaines espèces.

La première mention officielle du nom Cordyline se trouve dans cet ouvrage datant de 1810 et signé Robert Brown.
Une plante architecturale de belle facture
Développant un port arborescent avec l’âge, Cordyline australis, qui, dans sont pays d’origine vit plusieurs centaines d’années, se ramifie en vieillissant pour atteindre de 6 à 10 m de haut en Europe (jusqu’à 20 m en Nouvelle-Zélande). On l’apprécie pour son bouquet de feuilles persistantes rubanées de 1 m de long, qui se parent de teintes originales chez certains cultivars.

Le superbe feuillage très lumineux de Cordyline australis ‘Pink Passion’. ©www.map-photos.com – N. & P. Mioulane
Une floraison spectaculaire et parfumée
En mai et juin, les Cordyline australis adultes se parent de longues panicules retombantes de fleurs blanc crème au parfum puissant qui attirent irrésistiblement les insectes pollinisateurs. Portées par une hampe souple, les inflorescences accroissent fortement l’aspect décoratif de la plante. Après fécondation, les fleurs à six pétales qui mesurent moins de 1 cm de diamètre, donnent naissance à des petites baies presque sphériques, blanches, assez décoratives.

La superbe floraison de Cordyline australis intervient rarement chez les sujets âgés de moins de 10 ans. ©www.map-photos.com – Alain Kubacsi
Cordyline australis est une plante idéale pour le bord de mer
Faisant preuve d’une bonne résistance aux vents et aux embruns, Cordyline australis réussit très bien dans la plupart des régions littorales de l’ouest de la France. Elle y prospère mieux qu’en Méditerranée où les très fortes chaleurs et les longues périodes de sécheresse la font souffrir. Notez que les cultivars à feuillage coloré supportent mal les fortes insolations.
En bord de mer, Cordyline australis forme assez rapidement un tronc ligneux et parvient à se ramifier, ce qui est rare ailleurs.

Deux beaux spécimens adultes de Cordyline australis au Jardin exotique de Roscoff. ©www.map-photos.com
Cordyline australis est très utile dans les jardins urbains
Cordyline australis réussit bien en pot dans un terreau riche et mélangé çà du sable grossier pour obtenir un bon drainage. Bénéficiant des microclimats souvent doux caractérisant le cœur des villes, la plante y donne de bons résultats, d’autant qu’elle se montre peu sensible à la pollution atmosphérique. Ressemblant un peu à un palmier, Cordyline australis crée une note dépaysante qui séduit beaucoup aujourd’hui. C’est une plante qui demande des arrosages assez espacés (jamais plus d’une fois par semaine, pas de taille et aucun entretien particulier.

Cordyline australis ‘Red Star’ associée à un petit bassin sur une terrasse en ville. Paysagiste Pierre-Alexandre Risser. ©www.map-photos.com – N. & P. Mioulane
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Un cultivar original : Cordyline australis ‘Red Fountain’.