COMMENT MULTIPLIER UN ARBRE AUX ANÉMONES ?
Arbuste à la floraison remarquable, l’arbre aux anémones (Calycanthus floridus) ne fait pourtant pas partie de l’assortiment courant des pépinières ou des jardineries. C’est parce que sa propagation à grande échelle n’est pas aussi simple que la facilité de culture de la plante pourrait le laisser supposer. Voyons donc ensemble les techniques qu’il est possible de metre en œuvre…
Les quatre espèces officiellement répertoriées de Calycanthus sont propagées de manière la plus courante par semis, mais ces arbustes (dont certains sont assez frileux), produisent peu de semences. Les graines sont de préférence semées en octobre, juste après avoir été récoltées à complète maturité, lorsque les fruits (assez épars) ont pris une teinte marron caractéristique.
Bien évidemment, ce procédé n’est valable que pour les espèces pures, les cultivars, notamment la forme à feuilles au revers pourpre (Calycanthus floridus var. glaucus ‘Purpureus’) ne se propageant pas fidèlement par semis.
Notez que certains professionnels conseillent de stratifier les graines de Calycanthus en hiver dans une terrine remplie de sable mise en jauge au pied d’un mur ou d’une haie orienté au Nord et de les semer au printemps. Il est aussi possible de remplacer la stratification par la conservation de la semence pendant 6 semaines dans le bac à légumes du réfrigérateur. Les avis divergent sur l’intérêt ou non de ce « traitement par le froid ».
L’arbre aux anémones se sème sous abri
L’idéal consiste à procéder dans une miniserre (une terrine avec un dôme plastique suffit). Utilisez un mélange à parts égales de sable de rivière, tourbe blonde et terreau pour semis. La levée des graines se produit en deux semaines environ.
Les plantules sont empotées individuellement en godets dès qu’elles atteignent 5 cm de haut. Il faut les maintenir sous abri, surtout pour les protéger des limaces qui sont très friandes de cette espèce lorsqu’elle est jeune et tendre.
Bouturer un Calycanthus, une affaire d’experts
Les professionnels pratiquent surtout le bouturage dans le courant de l’été. Les boutures (simples ou à talon) sont prélevées sur des pousses secondaires de l’année, de préférence non florifères. Elles sont piquées dans une terrine remplie d’un substrat très poreux et mises sous brouillard, avec au besoin, un peu de chaleur de fond (utilisez une miniserre chauffante).
L’enracinement des boutures n’étant pas toujours très fiable, n’hésitez pas à en faire plusieurs. La reprise se produit en 60 à 90 jours environ.
Notez que les nouveaux cultivars tels ‘Venus’ (variété protégée et par conséquent interdite de multiplication sans licence) sont généralement multipliés in vitro par micropropagation cellulaire (bouturage de méristèmes) dans des laboratoires spécialisés. Les plantules sont acquises par des pépiniéristes éleveurs dont la tâche consiste à amener l’arbuste jusqu’à une taille commercialisable (30/40 cm de haut) ce qui nécessite 2 à 3 ans de culture.
Le marcottage, c’est la technique la plus facile
Le marcottage par couchage simple de rameaux jeunes et souples en juin donne les meilleurs résultats pour un jardinier amateur. L’enracinement est en général très rapide, puisque le sevrage peut intervenir dès l’automne, mais on produit évidemment très peu de plantes avec ce procédé. C’est ce qui explique que les marcottes soient peu utilisées par les professionnels.
Tout savoir : les graines des Calycanthus floridus et C. fertilis sont toxiques pour le bétail.