Comment multiplier la bougainvillée ?
La multiplication des bougainvillées n’est pas une opération très facile car la plante demande des conditions climatiques particulière (chaleur et humidité). Les professionnels procèdent par bouturage herbacé entre fin avril et jusqu’à mi-juin avec des jeunes pousses d’extrémité.Il est également possible de pratiquer le bouturage demi-aoûté à la fin de l’été. Toutefois, c’est le marcottage par couchage qui semble la solution la plus appropriée pour un jardinier amateur. Dans ce cas précis, il faut plutôt opérer en septembre ou bien au printemps si vous habitez une région au climat doux.
Le bouturage de la bougainvillée
Les tronçons de tiges sont prélevés sur des rameaux latéraux n’ayant pas fleuri. D’une longueur de 10 à 15 cm, ils doivent être enduits à la base, avec de la poudre d’hormone de bouturage, avant d’être plantés dans un pot rempli d’un mélange à parts égales de sable de rivière et de tourbe blonde. Un substrat de perlite et de terreau pour semis du commerce convient également.
Dénudez la base des boutures pour ne conserver que trois ou quatre feuilles dont vous pouvez réduire les plus grandes de moitié d’un simple coup de ciseaux. L’utilisation d’hormone de bouturage est indispensable à la reprise. Plongez juste la base de la bouture dans le produit et veillez à ce qu’il se dépose simplement une couche fine (sans amas).
Placez la culture à l’étouffée dans une miniserre chauffante (25 °C), avec un éclairage d’appoint si vous ne possédez pas de véranda ou de serre. La lumière doit être intense, mais jamais brûlante (évitez le soleil direct). La reprise, assez délicate, s’effectue en 10 semaines environ. Comptez sur un pourcentage de réussite d’environ 30 %. Durant toute la période d’enracinement, une très forte humidité doit régner à l’intérieur de la miniserre ce qui entraîne des risques importants de pourriture (Pythium). C’est pourquoi les professionnels utilisent des systèmes générant du brouillard.
Le bouturage demi-aoûté (semi-ligneux) se pratique dans les mêmes conditions, entre le 10 août et le 15 septembre. L’enracinement se produit en 6 à 8 semaines environ.
Après la reprise, vous pouvez procéder à un premier empotage individuel dans un godet de 8 cm de diamètre rempli d’un mélange de sable et de terreau par moitié. Maintenez les jeunes plantes sous abri tant qu’elles n’ont pas poussé d’au moins 10 cm. Ensuite, effectuez un second rempotage avant la mise en plein air.
Le marcottage de la bougainvilée
Cette technique consiste à provoquer l’enracinement d’une branche souple, sans qu’elle ait été préalablement séparée de la plante mère. C’est ce qui distingue prioritairement le marcottage du bouturage. Il faut sélectionner une branche basse et en courber la partie médiane dans le sol.
Débarrassez de ses feuilles la portion de rameau enterrée et incisez légèrement l’écorce. Maintenez la marcotte en place par un cavalier en bois ou en métal et recouvrez-la de terreau. Vous pouvez appliquer un peu d’hormone de bouturage sur les parties incisées. Redressez verticalement l’extrémité du rameau et attachez-la à un petit tuteur.
Durant toute la période de croissance, assurez-vous que la marcotte sera maintenue dans une ambiance assez humide (la sécheresse compromettrait la reprise). Le sevrage s’effectue un an après le début de l’opération. Il suffit tout simplement de couper la partie de rameau située du côté du pied-mère.
Bon à savoir : certains, et notamment les spécialistes des bonsaïs, conseillent de pratiquer le marcottage aérien sur une tige dont on enveloppe une portion dans de la mousse humide. Mais c’est une technique encore plus aléatoire que les autres dans nos régions (en revanche, cela donne d’excellents résultats dans les pays tropicaux), aussi je ne vous la conseille que si vraiment vous avez « les doigts verts ».
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