Les feuilles de mon bambou sont toutes tachées de noir. Que faire ?
Fumagine sur bambou. ©Charlotte Piot
Il s’agit manifestement d’une attaque de fumagine. Sous cette appellation générique, que l’on appelle aussi « noir des feuilles », sont réunis une bonne trentaine de mycètes (champignons), tels Alternaria spp., Antennariella spp., Aureobasidium spp., Capnodium oleaginum, Cladosporium spp., Fumago salicina, Limacinula spp., Scorias spp., qui se développent sur le miellat excrété par la plupart des insectes piqueurs-suceurs : aleurodes, cicadelles, cochenilles, psylles, pucerons, thrips, etc. qui se nourrissent de sève. La fumagine recouvre les organes végétaux (principalement les feuilles et les tiges) d’un dépôt pulvérulent noirâtre et visqueux qui ressemble à de la suie.
Fumagine, les champignons qui asphyxient les plantes
Cette couche opaque constitue un écran entre l’épiderme de la feuille (contenant la chlorophylle) et la lumière solaire, ce qui entrave l’activité photosynthétique et gène aussi la respiration des rameaux (les lenticelles sont bouchées). Le métabolisme de la plante est affecté, ce qui provoque une croissance chétive et parfois une chute partielle et prématurée du feuillage ou son jaunissement, puis sont dessèchement.
La fumagine constitue un dépôt épais qui gène la photosynthèse. Ici sur camélia. ©www.map-photos.com
Fumagine, les plantes les plus sensibles
Même si quasiment toutes les plantes sont susceptibles d’être agressées par des insectes piqueurs suceurs, le bambou ne fait pas partie des espèces végétales les plus exposées aux invasions de fumagine. On observe surtout ce dépôt vivant sur : agrumes, azalée, camélia, catalpa, cactus, cycas, érable, ficus, gardénia, hibiscus, hortensia, lagerstroemia, laurier rose, laurier sauce, noyer, olivier, orchidées, palmiers, pins, rhododendron, rosiers, schefflera, tilleul, tomate, etc.
Les agrumes sont très souvent attaqués par des cochenilles qui entraînent l’apparition de fumagine. ©www.map-photos.com N. & P. Mioulane
Lutter d’abord contre les bioagresseurs
Il n’existe pas de traitement direct de la fumagine. Il faut donc s’attaquer à ses vecteurs et entreprendre une lutte systématique contre les insectes qui sont à l’origine de sa présence. Par exemple combattez les cochenilles avec ma préparation anti-cochenilles naturelle.
Les cochenilles farineuses constituent le premier vecteur d’invasion de fumagine chez de nombreuses plantes cultivées. Ici sur orchidée. ©www.map-photos.com N. & P. Mioulane
Fumagine, la prévenir sans traitement
Il est aussi conseillé de procéder à une taille des plantes attaquées afin d’alléger leur ramure ce qui produit une aération naturelle des tiges et des feuilles et améliore leur exposition au soleil. Les parties les plus ombragées de la plante sont toujours plus attaquées.
Vous pouvez également procéder à un nettoyage régulier du feuillage, notamment sur les plantes à feuilles larges, en utilisant une éponge ou un chiffon imbibé d’alcool ménager dilué à 20 %. Sur les plantes du jardin, un nettoyage au jet donne parfois de bons résultats.
Nettoyage des feuilles d’un croton (Codiaeum variegatum) avec une lingete imbibée d’alcool. ©www.map-photos.com N. & P. Mioulane