Je vous propose aujourd’hui de tailler ou plutôt de sculpter un buis dans une forme géométrique simple, à savoir un cône. C’est ce que l’on appelle une plante topiaire. Son aspect architecturé fait merveille dans les jardins classiques à la française ou à l’italienne, mais en raison de ses lignes sobres, très « design », ce type de plante s’intègre parfaitement dans les petits jardins de ville de style contemporain.
Je vais effectuer une taille de rattrapage sur une plante qui a beaucoup poussé et dont la silhouette graphique commence à s’estomper.
Le buis est une des espèces qui supportent le mieux la taille
La taille du buis peut se pratiquer quasiment toute l’année ». La période idéale est toutefois celle qui précède le printemps, avant que les toutes jeunes pousses n’apparaissent, ce qui permet à la plante de gagner en vigueur. À l’inverse une taille dans le courant du printemps entraîne un stress et provoque des cicatrices de couleur marron sur les jeunes feuilles coupées, ce qui est assez inesthétique. Selon les années, les topiaires peuvent nécessiter deux interventions, la seconde étant réalisée en fin d’été.
Pour un bon résultat, il faut choisir un outillage de qualité
Pour la taille du buis, de même que toutes mes interventions nécessitant une coupe parfaite et une grande précision, j’utilise toujours une cisaille ARS KR 1000. C’est un outil remarquable par sa légèreté et ses lames courtes, légèrement incurvées et d’un affûtage très fin, qui peuvent être remplacées lorsqu’elles sont usées.
Il faut systématiquement nettoyer ses outils avant la taille
Pour une bonne efficacité et dans un souci prophylactique indispensable aujourd’hui, les outils de coupe doivent être parfaitement propres. Pour cela j’utilise avant l’intervention une solution alcoolique désincrustante dont j’asperge les lames et après avoir laissé agir le produit durant deux ou trois minutes, je les sèche avec un chiffon. Cela permet d’éliminer les résidus de sève qui se seraient incrustés lors d’un travail précédent.
La solution alcoolique a un pouvoir désinfectant qui évite la propagation des maladies. Il faut l’utiliser dès que l’on passe d’une plante à une autres. Pour éviter de se blesser lors du nettoyage, il convient de tenir la cisaille par le milieu et de frotter les lames par l’arrière.
Je termine mon travail préparatoire en graissant l’outil avec un produit lubrifiant (type V-40), notamment au niveau des articulations. Cela optimise le rendement de la cisaille, tout en réduisant l’effort au travail du fait de la réduction des frottements.
Commencer par évaluer le travail sans se précipiter
Je débute toutes mes interventions de taille par une appréciation de la plante dans son ensemble. Pour cela, je n’hésite pas à effectuer deux ou trois pas en arrière pour disposer d’une vision globale de la silhouette du sujet. Je tourne également tout autour pour ne rien laisser au hasard.
Il est très important de prendre un peu de recul par rapport à la plante pour en évaluer la silhouette dans son ensemble, puis de faire le tour du sujet à tailler en s’imprégnant bien de sa structure. Vous devez être capable de mémoriser la forme afin de la conserver en permanence comme une image virtuelle qui vous guidera dans la position à adopter avec votre outil.
Vérifier la vigueur et l’état sanitaire de la plante
Toujours avant le premier coup de cisaille, j’effectue une « visite d’inspection » en profondeur. J’écarte délicatement les rameaux afin de vérifier leur état à l’intérieur de la ramure. Il importe de distinguer précisément les anciennes pousses (vert foncé) des jeunes (vert clair) et de s’assurer qu’elles sont suffisamment garnies de feuilles et régulièrement réparties (pour éviter les trous après la coupe). C’est aussi l’occasion de vérifier l’éventuelle présence de pontes de la redoutable pyrale du buis (Cycladima perspectalis).
Définir le bon angle d’attaque de la cisaille
Pour la partie en cône, je trouve naturellement la bonne inclinaison de ma cisaille en regardant la plante du bas vers le haut. Le geste de coupe s’effectuera toujours en remontant et en tournant autour du buis. Le plus important est de conserver la cisaille en permanence avec la même inclinaison. Pour cela, il faut maintenir les poignets bien fixes et les coudes écartés du corps d’environ 45°.
Regardez bien la position de mes mains sur le manche de l’outil. Je tiens ce dernier non pas par l’extrémité des branches, mais le plus près possible des lames. Cela réduit la latitude des faux mouvements et optimise donc la précision de coupe. De plus, je peux en permanence jeter un coup d’œil sur l’inclinaison du manche en arrière de mes mains, pour me servir de guide.
Des coupes légères, rapides et répétées
J’effectue des petits mouvements rapides en coups secs pour obtenir une coupe aussi précise que possible. Il faut se tenir jambes écartées, pour obtenir des appuis solides et bien plier les genoux pour disposer d’un maximum de la souplesse.
Il ne faut surtout pas chercher à couper beaucoup à la fois, mais à dégager seulement superficiellement. C’est indispensable pour éviter de faire des « trous » et cela permet aussi de mieux trancher les petites pousses pour favoriser une cicatrisation rapide.
N’hésitez pas à revenir plusieurs fois au même endroit, ne coupez jamais plus d’un demi centimètre à chaque passage. C’est la seule manière pour conserver une ligne parfaitement homogène à la plante.
Mon conseil : n’essayez jamais d’obtenir quelque chose de parfait du premier coup.
Ciseler la base du buis avec la cisaille à l’envers
Une fois que la forme a été bien dégrossie, je cisèle le pourtour, puis j’interviens sur la base afin d’obtenir une découpe aussi nette que possible et légèrement en biseau. Pour cela, je travaille avec la cisaille retournée, en coupant avec le dos des lames. Là aussi, il faut opérer tout doucement et en plusieurs étapes, sans se précipiter.
La taille se termine par un fignolage avec des ciseaux de jardinier
Appréciez en permanence l’angle de la silhouette du cône et rectifiez chaque fois que nécessaire jusqu’à obtenir une parfaite homogénéité. Les finitions sont réalisées avec des ciseaux de jardinier (ARS140L-DX) afin que pas une feuille ne dépasse. L’outil doit être positionné parallèlement à la ligne générale de la silhouette.
Je termine en vérifiant du plat de la main, la bonne régularité des pentes du cône et en faisant des petits mouvements de va et vient avec les doigts écartés pour faire ressortir les dernières pousses qui auraient échappé à la cisaille.
Même si vous êtes un jardinier débutant, vous aurez besoin d’à peine une demi-heure pour réaliser un travail impeccable avec un buis similaire à celui que je viens de tailler devant vous.
Acheter les outils de taille utilisés par Jean-Luc
Pour toutes mes interventions de taille, j’emploie prioritairement les sécateurs, cisailles, ciseaux et autres outils de coupe de la marque ARS Tools. Certaines jardineries proposent ces outils professionnels, mais si vous ne les trouvez pas près de chez vous, il est possible de les acheter en ligne en cliquant sur les liens (texte en bleu, souligné).
• Cisaille ARSKR 1000 de 65 cm de long aux lames revêtues de chrome dur.
• Sécateur ARS140L-DX aux lames en ciseaux, idéales pour tous les travaux de finition et la sculpture des topiaires .
Merci à tous et à chacun d’avoir suivi mes conseils. N’hésitez pas à me donner votre avis, vos envies et à me poser vos questions. Je vous donne rendez-vous dans chaque émission « Découvertes Jardins » et vous dis à très bientôt pour une nouvelle taille en détail… Jean-Luc