« La voilà donc, enfin ! Je la tiens cette plante, Que le divin Linné n’observa pas vivante ! Ô pétales caducs, stigmate fugitif, Vous n’échapperez point à mon œil attentif ; Vos merveilles pour moi n’auront plus de mystères ! Je t’adore ô pistil ! je vous salue, anthères… »
(Emmanuel Le Maout, 1799-1877, naturaliste et botaniste français ; lettre à Adrien de Jussieu, 1882)
« C'est la reine des hirondelles Qui porte collier de bluets, Bluets des champs et des javelles, Bluets. C'est la reine des hirondelles Qui s'éclaire avec des chandelles Et des bluets. »
(Robert Desnos, 1900-1945, poète français ; Chantefables et chantefleurs, 1944)
« Et l’éternité même est dans le temporel Et l’arbre de la grâce est raciné profond Et plonge dans le sol et touche jusqu’au fond Et le temps est lui-même un temps intemporel. Et l’arbre de la grâce et l’arbre de nature Ont lié leurs deux troncs de nœuds solennels, Ils ont tant confondu leurs destins fraternels Que c’est la même essence et la même nature. »
(Charles Péguy. Ève, 1933) Ce poème est dédié à l’arbre de nature et l’arbre de la grâce qui étaient des ifs à Sainte-Croix-sur-Mer, Calvados.
« Le bûcher et la condamnation ne sont rien pour l’abeille ; ce qui lui semble un supplice est de se séparer de sa rose. »
(Emily Dickinson, 1830-1886, poétesse américaine ; Deux mondes, 1861-1863)