Comment planter des noix de pécan que des amis m’ont rapportées des États-Unis ?
• Comment planter des noix de pécan que des amis m’ont rapportées des États-Unis ?
• La réponse de Patrick Mioulane :
La noix de pécan est produite par le pacanier (Carya illinoinensis), un grand arbre de la famille des Juglandaceae (Juglans regia est le noyer commun), indigène du centre et du sud des États-Unis (de Saint-Louis à Dallas). Dans son biotope, le pacanier mesure en moyenne une vingtaine de mètres de hauteur, mais les plus grands spécimens dépassent les 40 m. La largeur de la ramure atteint 20 m et le tronc 2 m de diamètre. C’est l’une des espèces les plus « poussantes » du genre Carya, un sujet de 10 ans mesurant en moyenne 5 m de haut.
Les feuilles alternes de 40 à 70 cm de long, sont composées de 11 à 17 folioles de 10 à 15 cm. Le pacanier porte des fleurs en chatons qui sont pollinisées par le vent. Le fruit est une noix ovoïde de 3 à 6 cm de long, brun foncé, dont l’enveloppe s’ouvre en quatre parties à maturité. La noix de pécan, qui constitue en fait la graine (l’amande), se divise en deux lobes.
Un peu d’histoire…
Introduit en Europe dès le xvie siècle par les conquistadores espagnols, le pacanier ne s’est guère répandu sur le vieux continent. Bien qu’il ne souffre pas du froid hivernal, cet arbre nécessite des températures estivales importantes et un été de longue durée pour que ses noix parviennent à maturité (vers la mi-octobre). Le pacanier peut pratiquement pousser dans toutes les régions de France, mais il fructifiera rarement, d’autant qu’il nécessite par ailleurs une atmosphère assez humide.
Comme la plupart des arbres fruitiers, une pollinisation efficace exige la présence de plusieurs cultivars différents dans le même environnement. Depuis la fin du xixe siècle, il en a été obtenu un bon millier. Les variétés qui peuvent éventuellement fructifier en France doivent être adaptées aux zones septentrionales comme : ’Chief’, ‘Colby’, ‘Devore’, ‘Gibson’ et surtout ‘Green Island’ et ‘Mullahy’ qui comptent parmi les obtentions les plus rustiques et sont cultivés jusque dans l’Ontario.
L’un des plus beaux pacaniers de France, mesurant plus de 35 m de haut, faisait la fierté du jardin botanique de Strasbourg. Planté dans les années 1880, il a été déraciné par la tempête de décembre 1999. Cet arbre ne fructifiait quasiment jamais et les rares noix qu’il portait étaient toujours vides.
En pratique…
Vous pouvez tenter le semis de vos « noix américaines » de la manière suivante : les noix fraîches doivent être débarrassées de leur gangue et mises à stratifier dans du sable humide durant tout l’hiver. Le semis s’effectue au printemps dans un mélange bien drainé de terreau et de sable. Utilisez des pots aussi hauts que possible, à raison d’une noix par pot. Il faut en effet que la racine pivotante du pacanier se développe à sa guise et ne soit pas abîmée lors du repiquage. Placez la culture sous un tunnel plastique ou dans une véranda tempérée. La germination est assez irrégulière, s’étendant sur deux à trois mois. Les jeunes plants sont repiqués en place lorsqu’ils ont développé quatre ou cinq feuilles.
Tout savoir : des recherches récentes ont mis en évidence l’effet bénéfique de la consommation des noix de pécan dans la stabilisation du cholestérol, par ailleurs leur forte teneur en antioxydants joue un rôle préventif vis-à-vis des maladies cardio-vasculaires.
Début 1906, le gouverneur du Texas, James Stephen Hogg (1851-1906), a élevé le pacanier au rang d’arbre symbole du Texas.
En illustration : le magnifique feuillage automnal de Carya illinoinensis
©Photo : www.map-photos.com – Arnaud Descat