Vingt-sixième jour du mois de ventôse du calendrier républicain français, le 15 mars est officiellement dénommé jour du pissenlit ! Pour les botanistes, il s’agit de Taraxacum officinale L., plante de la famille des Asteraceae (Composées), que l’on trouve aussi sous l’appellation : Taraxacum sect. Ruderalia sp. qui désigne plutôt les pissenlits cultivés. Dans le langage populaire, la plante se pare d’un nombre très important de petits noms : barabant, chiroux, chopine, cochet, cœur de lion, coq, couronne de moine, dent de chien, dent de lion, florin d’or, groin de porc, laiteron comestible, laitue de chien, liondent, pichauline, salade de taupe, tête de moine. La plupart de ces noms vernaculaires sont locaux ou désuets.
Le pissenlit est une plante indigène en France, une herbacée au cycle bisannuel ou vivace, dont il existe plus d’une centaine de variations. Ses feuilles sans tige (acaule) se développent en rosette à partir du collet. Les fleurs, spectaculaires boules jaunes printanières, ne sont pas réellement des fleurs individuelles mais des inflorescences (capitules), formées de centaines de petites fleurs serrées au centre d’une couronne de ligules pétaloïdes jaune vif.
Étymologie du pissenlit
Le nom de pissenlit est une déformation de « pisse dans le lit », réputation que la plante doit à ses vertus fortement diurétiques.
Côté nom scientifique, Taraxacum est une déformation de l’arabe tarakhchakon qui désigne une sorte de chicorée sauvage. Le genre a été créé en 1753 par le naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778).
Une mauvaise herbe excellente en salade
S’il est considéré comme une herbe indésirable dans les pelouses « bien léchées » et dans les massifs où il peut devenir envahissant, le pissenlit constitue également un légume de bonne qualité. Il faut de préférence consommer les jeunes sujets dont la saveur est moins amère. On cultive aussi des variétés « améliorées » dont on fait blanchir le cœur en buttant la plante avec de la terre légère.
Le pissenlit, un repas de choix pour les pollinisateurs
Plante très mellifère, le pissenlit attire tous les insectes butineurs. Un scientifique a calculé qu’il faut 125 000 visites d’abeilles pour obtenir 1 kg de miel de pissenlit !
Les pissenlits procurent du pollen de très bonne heure au printemps pour les abeilles mais aussi pour d’autres insectes bénéfiques qui se nourrissent de ravageurs du jardin ; c’est pourquoi il n’est pas souhaitable de les éliminer totalement.
Le pissenlit, plante officinale
En Europe, on utilise les feuilles en phytothérapie moderne pour soigner des troubles de rétention d’eau d’origines diverses. Des données expérimentales confirment que les feuilles ont un grand effet diurétique et que, à cause de leur forte teneur en potassium, leur consommation remplace cet élément éliminé dans l’urine.
Le pissenlit plante prémonitoire
Les fructifications de pissenlits étaient utilisées par les jeunes filles pour prédire la date de leur mariage. Le nombre de fois qu’il leur fallait pour souffler toutes les graines duveteuses, indiquait le nombre d’années les séparant de leurs noces. Lorsque les akènes duveteux s’envolent dans le ciel c’est un porte-bonheur. Si elles se dirigent vers le sol, c’est de mauvais augure.
Et pour terminer une sympathique citation
« Si les pissenlits étaient difficiles à cultiver, ils seraient les bienvenus sur toutes les pelouses ».
(Andrew V. Mason 1694-1778)