Considérée à tort comme une intervention compliquée, la taille trigemme se pratique uniquement sur les pommiers et poiriers cultivés dans une forme précise : palmette, cordon, U, losange, quenouille, fuseau, gobelet. Les arbres libres ne sont pas concernés. Ils seront simplement élagués en cas de nécessité. Suivez mes conseils et tout devrait vous paraître plus simple…
Le terme « taille trigemme » signifie : taille à trois yeux (trois bourgeons), ce qui consiste à réduire la longueur des pousses, à seulement trois yeux soit entre 5 et 10 cm de longueur environ selon les arbres. Vous pouvez déjà vous contenter de ce principe théorique, vous obtiendrez un résultat acceptable. Mais le plus intéressant est quand même de comprendre le mécanisme de cette taille, afin d’en appliquer les principes au mieux.
Le principe de base : couper court
La taille fruitière consiste à éliminer les pousses inutiles afin de privilégier la mise à fruits, tout en conservant la forme de base de l’arbre. Dans la pratique, on cherche à raccourcir le plus possible les rameaux secondaires afin de rapprocher les organes productifs des branches charpentières. C’est Seule une taille courte principe permet de conserver la silhouette particulière d’un fruitier formé (palmette, etc.)
Vous allez remarquer que dans la taille trigemme tout semble fonctionner par trois. Un pommier ou un poirier demande trois ans pour fructifier et il possède trois types de productions bien particulières et importantes, que nous vous invitons à découvrir…
L’œil à bois : abondant et discret
C’est le plus petit bourgeon, le plus abondant sur la plante aussi. Réparti le long des jeunes branches, il se présente sous forme d’un discret renflement, parfois pointu. Au printemps, l’œil à bois donne naissance à un rameau à bois, c’est-à-dire une pousse stérile qui ne porte que des feuilles, mais qui assure la croissance de l’arbre.
Le dard : instable, mais important
Reconnaissable à sa forme triangulaire et pointue. C’est l’évolution d’un œil à bois vers l’organe productif que nous verrons ensuite. Les dards sont souvent portés par une petite excroissance d’écorce, ridée à la base.
Le dard constitue un stade intermédiaire caractérisé par son métabolisme instable. S’il reçoit trop de sève, le dard produit un rameau à bois ce qui, en matière de taille fruitière, doit être considéré comme une régression.
En revanche, s’il est bien contrôlé, le dard va se transformer en bouton à fleurs qui constitue la promesse de fructification.
Le bouton à fleurs : une promesse à conserver
Appelé aussi « bouton à fruits » ou « lambourde », c’est l’organe fertile qu’une taille bien menée doit permettre d’obtenir en nombre. C’est le plus gros de tous les yeux que porte l’arbre. Renflé, arrondi, le bouton à fleurs est très facile à reconnaître. Quelle que soit la quantité de sève qu’il reçoit, un bouton à fleurs s’épanouit toujours en bouquet dont les corolles fécondées (pollinisation) donneront des fruits.
La pratique simplifiée ou la taille pour tous
Pour bien comprendre le principe de la taille trigemme, il suffit d’appliquer le principe suivant qui permet de produire, en trois ans, un bouton à fleurs à partir d’un simple rameau à bois, c’est-à-dire une pousse qui ne porte que des yeux à bois.
• Le premier hiver : le rameau à bois est taillé à trois yeux (taille trigemme). Cela signifie que vous conservez seulement trois yeux à partir du point de naissance du rameau. Le fragment d’environ 7 à 10 cm de long qui reste sur l’arbre s’appelle une coursonne.
Dans le courant de la saison : les trois yeux à bois de la coursonne vont évoluer de la manière suivante : les deux yeux d’extrémité (ceux situés au plus près de la coupe) reçoivent le plus de sève. Ils donneront en général des rameaux à bois de 30 à 60 cm de longueur. En revanche, l’œil situé à la base de la coursonne étant moins alimenté, il forme un petit bouquet de feuilles et ne grandit pas. L’hiver venu, il sera devenu un dard.
• En pratique : les rameaux à bois sont systématiquement taillés à trois yeux.
• L’hiver de la seconde année : la coursonne se compose désormais de deux rameaux à bois et d’un dard situé à la base. Commencez par couper la pousse supérieure. Le principe de la taille trigemme étant de conserver trois yeux, vous conservez le dard et deux yeux à bois du premier jeune rameau.
Pourquoi ne pas couper simplement au-dessus du dard ? Parce qu’il ne s’agit pas d’un organe stable. Si vous le laissez seul, il va recevoir un maximum de sève, comme tous les yeux terminaux de n’importe quel rameau. Résultat, il régressera en pousse à bois et vous aurez perdu un an. Si, vous disposez de plusieurs dards sur la coursonne, taillez quand même à trois yeux afin que l’un d’entre eux devienne un bouton à fleurs.
Dans le courant de la deuxième année, la coursonne évolue en deux pousses à bois développées à partir des yeux à bois et en un bouton à fleurs issu de la transformation du dard.
• En pratique : il faut essayer par une taille appropriée de ne pas laisser les dards en position terminale.
• Le troisième hiver : vous disposez enfin de ce fameux bouton à fleurs tant convoité. Taillez simplement au-dessus, en éliminant les deux rameaux à bois qui l’accompagnent. Plus le bouton à fleurs recevra de sève et plus beaux seront les fruits. Si l’arbre porte des coursonnes portant plusieurs boutons à fleurs, n’en conservez qu’un (ou deux) à chaque fois pour assurer une production de qualité, sans épuiser la plante.
• En pratique : les boutons à fruits sont laissés seuls sur la coursonne.
La taille des prolongements
Cette intervention concerne uniquement les branches charpentières. Par exemple, on compte quatre prolongements sur une palmette et un seul sur un cordon. Tant que l’arbre n’a pas atteint la hauteur limite qu’on lui a fixée, allongez le prolongement de la longueur du sécateur (environ 20 cm). Coupez au-dessus d’un œil situé dans le sens opposé de la direction de la branche. C’est le meilleur moyen d’obtenir un rameau bien droit.
Le cas des bourses
Les bourses sont les organes spongieux qui apparaissent à l’emplacement où se sont formés les fruits. Ils peuvent porter des dards ou des boutons à fleurs. Conservez précieusement les bourses et. Contentez-vous simplement de les « rafraîchir » en sectionnant l’extrémité avec la pointe du sécateur.
Quelques bons conseils complémentaires
Utilisez un sécateur parfaitement affûté, dont la lame sera régulièrement frottée avec un chiffon imbibé d’alcool, pour éviter tout risque de transmission de maladies.
• Où couper ? Le principe immuable de la taille consiste toujours à trancher le rameau au-dessus d’un œil (bourgeon), afin d’en assurer la pérennité. La taille provoque quasiment toujours la formation de ramifications.
• Bon à savoir : l’orientation générale du nouveau rameau est indiquée par la position du bourgeon au départ. Si ce dernier pointe vers la droite, la jeune pousse se dirigera vers la droite. Il y a donc moyen d’imaginer la forme future de la plante, en choisissant délibérément les yeux au-dessus desquels vous allez tailler. En effet, le principe mathématique de la taille à trois yeux ne s’applique pas de manière rigide. Vous pouvez moduler en fonction des cas observés, sachant que l’on doit tailler plus long les arbres peu vigoureux et vice-versa.
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nael 3 mars 2023
merci pour les renseinement je suis un algerien chez nous en algerie ya plus de livre dans la demane de l’agriculture je demande de m’envoiyer un livre pour l’intérie de l’agriculture gratuit